Dans le domaine de l’accompagnement thérapeutique et du développement personnel, l’hypnose occupe une place de plus en plus reconnue. Pourtant, il existe plusieurs approches de l’hypnose, dont les plus connues sont l’hypnose ericksonienne et l’hypnose humaniste. Ces deux courants, bien qu’ils partagent certaines bases, divergent sur un point fondamental : la manière dont est mobilisé l’état de conscience, notamment au travers des notions de dissociation et d’association. Voici quelques repères pour mieux comprendre ces différences.
L’hypnose ericksonienne : une hypnose dissociative
L’hypnose ericksonienne, fondée par le psychiatre américain Milton H. Erickson, repose sur l’idée que l’inconscient détient des ressources puissantes pour favoriser le changement. Le praticien induit un état modifié de conscience dissocié : cela signifie que votre conscience ordinaire s’éloigne temporairement, laissant la place à l’inconscient pour travailler « en arrière-plan ».
Dans cet état, vous êtes souvent dans une sorte de transe douce, comme absorbé par une rêverie, une visualisation, une métaphore. Vous êtes présent sans l’être pleinement, un peu comme si une partie de vous était spectatrice pendant qu’une autre agit. Ce type d’hypnose est très utilisé pour modifier des comportements, soulager des douleurs, ou encore accéder à des ressources inconscientes.
Exemple : on peut utiliser une métaphore de voyage pour inviter l’inconscient à libérer une peur ou à activer une solution, sans que la personne ait besoin de comprendre ou de verbaliser le processus.
L’hypnose humaniste : une hypnose en état de conscience associé
À l’opposé, l’hypnose humaniste, développée dans les années 2000 par Olivier Lockert, propose une approche radicalement différente. Ici, pas de dissociation, bien au contraire : vous entrez dans un état modifié de conscience associé.
Cela signifie que votre conscience s’élargit. Vous avez la sensation d’être plus présent à vous-même, à votre corps, à vos émotions, à ce qui vous entoure. Il ne s’agit pas de « lâcher prise » comme dans l’hypnose classique, mais plutôt de reprendre contact avec l’ensemble de votre être, y compris votre « conscience supérieure ».
Le thérapeute agit alors comme un guide, vous aidant à travailler en pleine conscience élargie, sur des archétypes, des symboles, ou des mémoires profondes. Le processus reste lucide, actif et symbolique : vous êtes acteur de votre transformation.
Exemple : vous pouvez être invité à visualiser une lumière qui guérit des blessures intérieures, à dialoguer symboliquement avec une partie de vous-même ou à « reprogrammer » des croyances limitantes de manière consciente.
Deux voies, deux philosophies du changement
Critères | Hypnose Ericksonienne | Hypnose Humaniste |
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État de conscience | Modifié, dissocié | Modifié, élargi et associé |
Relation au thérapeute | Le thérapeute induit et guide | Le thérapeute accompagne |
Rôle du conscient | Mise en retrait | Participe activement |
Mode de travail | Suggestions, métaphores | Symbolique, archétypes, visualisation consciente |
Public ciblé | Changement comportemental, douleur, trauma | Quête de sens, développement personnel, transformation profonde |
Comment choisir entre les deux ?
Il n’y a pas une « bonne » ou une « mauvaise » hypnose, mais des approches qui correspondent à des besoins et des personnalités différentes.
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Si vous avez besoin de travailler sur un comportement ou une douleur sans trop analyser, l’hypnose ericksonienne peut être très efficace.
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Si vous êtes en quête de sens, de conscience de vous-même, ou si vous ressentez le besoin d’être pleinement acteur du processus, l’hypnose humaniste peut vous convenir davantage.
Dans tous les cas, l’important est de vous sentir en confiance avec le praticien et d’écouter ce qui vous appelle.